Les Ateliers du Bocage ont aujourd’hui accueilli dans leurs locaux de la Boujalière (79), le 1er container de déchets de téléphones mobiles en provenance d’Afrique. Depuis des dizaines d’années, c’est plutôt dans l’autre sens que les déchets ont malheureusement pris l’habitude de voyager. L’Europe et surtout l’Amérique du Nord, inondent toujours les ports d’Afrique et d’ailleurs de millions de tonnes d’équipements prétendument fonctionnels, chaque année, au nez et à la barbe des réglementations internationales (Convention de Bâle).

En ce 5 juillet 2011, c’est donc le résultat de plus de 2 ans de travail que les Ateliers du Bocage, Orange et Emmaüs ont pu célébrer : un container maritime de près de 8 tonnes de mobiles HS, cartes électroniques, piles et batteries collectés à mobylette auprès des revendeurs et réparateurs de téléphones de Ouagadougou.

Pour Orange, représentés par Patrick Roussel (Directeur de la Stratégie et du Développement) et Alain Liberge (Directeur Environnement et Responsabilité Sociale), il était logique de s’engager aux côtés des ADB et d’Emmaüs dans ce projet innovant à bien des égards. L’Afrique est effectivement le continent où le groupe compte le plus grand nombre de filiales, ce qui lui permet d’avoir une bonne connaissance des marchés et besoins auxquels il fallait répondre. Après le Burkina et le Bénin, 2011 sera l’année du lancement de la collecte de mobiles au Niger et à Madagascar où se trouve actuellement Hubert Fodop, cheville ouvrière du projet pour les Ateliers du Bocage. L’ensemble des partenaires souhaite conserver ce rythme de deux nouveaux pays par an.

L’objectif est effectivement de rapatrier 1 container tous les trimestres ! On confiera d’ailleurs que 2 sont déjà en attente d’expédition, ralentie par un contexte réglementaire particulièrement compliqué. Bernard Arru (Directeur des ADB) remerciera par ailleurs l’armateur présent pour l’occasion, la société Balguerie, pour l’aide apportée dans le retour de ce premier container.

L'ancien président d’Emmaüs France, Christophe Deltombe, a exprimé son soutien à cette opération qui constitue une évolution très intéressante pour tout le mouvement Emmaüs. C’est d’abord la continuité d’une implication générale des communautés et structures d’insertion dans le développement durable. Une philosophie intrinsèque au mouvement qui s’est construit sur les métiers de chiffonnier, de récupérateur, pour redonner à la fois vie aux objets et dignité aux hommes. C’est ensuite le travail en partenariat avec de grands groupes comme Orange ou GDF-Suez autour d’un véritable projet social et politique, qui représente l’innovation. Ce premier container en est un résultat tangible mais pas un aboutissement. Ce n’est qu’un début !

L’ensemble des invités du jour ont enfin assisté à son ouverture et son déchargement, avant de finir par la traditionnelle visite des ateliers.

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