Conseils et astuces

Créé par : L'équipe Solidatech

1 août 2022
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Entre les projets en cours, l’attente de réponse à une demande de subventions, la rentrée déjà chargée qui se profile ; nous pensons au travail et travaillons alors même que nous ne le devrions pas. Et le numérique ne facilite pas les choses ! En week-end ou en vacances, il est facile de se connecter à sa boîte mail, depuis son ordinateur personnel ou son smartphone, juste pour “voir si tout va bien”. Avec le télétravail, l’ordinateur professionnel étant à proximité, on peut parfois être tenté de finir une tâche en cours ou de répondre à un dernier message. La frontière entre la vie privée et la vie professionnelle est plus floue, et la coupure plus difficile.

La déconnexion est un droit

La Loi Travail de 2016 rappelle ainsi l’importance d’“assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de la vie personnelle et familiale”. Concrètement ? Pour les structures de plus de 50 salariés, la déconnexion doit être traitée via la négociation annuelle obligatoire (NAO) sur la qualité de vie au travail. Pour les plus petites structures, l’employeur a le devoir de proposer une charte sur la déconnexion, soumise et validée par le CSE (Comité Social et Économique).

Gare au burn-out !

La déconnexion est aussi une nécessité. Prendre du temps pour soi, loin du travail, est un impératif pour sa santé mentale et physique. En octobre 2021, une enquête menée par Empreinte Humaine révèle que 38% des salariés se disent en “détresse psychologique”, avec une augmentation des burn-out sévères de 25% en 6 mois. 
Et le milieu associatif n’est pas en reste sur cette question. Grâce à des ouvrages comme "C’est pour la bonne cause" de Simon Cottin-Marx, ou "Te plains pas, c’est pas l’usine" de Lily Zalzett et Stella Fihn, le “burn-out militant” est ainsi de plus en plus abordé. 
Celui-ci peut concerner les bénévoles comme les salariés, et mêle le travail aux questions de conviction et d’éthique. Oeuvrer pour une “bonne cause” peut ainsi rendre la coupure pro/perso encore plus difficile voire culpabilisante.
(Vous faites face à une situation similaire ? Trouvez des conseils et des ressources pour vous aider sur Paye ton burn-out militant.)

Nos bonnes pratiques pour vous aider à déconnecter

Pour éviter d’en arriver là, voici quelques bonnes pratiques à mettre en place :

#Les pratiques individuelles

La déconnexion se prépare ! Pour limiter les tentations, n’hésitez pas à intégrer ces conseils à votre travail quotidien.  

  • Mettre son matériel informatique hors d’accès : laissez au bureau votre ordinateur et votre téléphone pendant vos congés ou vos week-end ! En cas de télétravail, ou si vous ne pouvez les laisser au bureau, éteignez vos appareils, et rangez-les dans une pièce fermée, un placard, ou même une boîte (testé et approuvé par un membre de l’équipe de Solidatech !). L’objectif est d’éloigner vos outils de travail de votre champ de vision, pour moins y penser et ne pas être tenté de les utiliser. 
  • Couper les notifications : si vos outils sont à la fois professionnels et personnels, paramétrez vos logiciels et applications pour ne pas recevoir de notifications intempestives. Un exemple concret ? Votre association a un groupe WhatsApp avec des bénévoles et/ou des salariés ? Mettez la conversation en silencieux (grâce à ce tuto). Et pour limiter les mails, n’oubliez pas le traditionnel message automatique de congés en y incluant des collègues relais.
  • Faire une vraie coupure : en cas de télétravail, il peut être difficile de passer de la sphère professionnelle à la sphère privée juste en refermant son ordinateur. Et s’ils peuvent être longs et parfois rébarbatifs, les trajets bureau-domicile ont l’avantage de faire redescendre la pression d’une journée de travail. N’hésitez donc pas à reproduire cette transition dans vos journées de télétravail, en faisant une promenade de 10 minutes pour souffler et vous vider la tête.

#Les pratiques collectives

Les pratiques individuelles ne sont toutefois pas suffisantes. Afin d’assurer une vraie déconnexion, il est important que le sujet soit abordé dans l’ensemble de la structure. 

  • Rédiger une charte de la déconnexion : Quels sont les droits de chacun en termes de déconnexion ? Quels sont les temps de déconnexion ? Quelles sont les bonnes pratiques pour chacun de vos outils numériques ? Tous ces sujets doivent être abordés avec la gouvernance, les salariés, voire les bénévoles de votre association. Vous trouverez ici un exemple de trame de charte avec d’autres bonnes pratiques pour limiter la surcharge d’informations au quotidien. Ces sujets peuvent également être intégrés à votre charte informatique
  • Faire de la sensibilisation : N’hésitez pas à rappeler l’importance de la déconnexion ! Affichez les bonnes pratiques dans vos bureaux et organisez des temps de rappel au moment des périodes de congés. L’idée est également d’affirmer votre bienveillance sur ce sujet pour ne pas culpabiliser les personnes souhaitant juste respecter leurs horaires et leurs droits. 
  • Prendre les devants : Des paramétrages simples peuvent réduire les risques. Certaines structures rappellent ainsi leurs horaires de travail dans leur signature de mail pour indiquer qu’aucune réponse ne sera donnée en dehors. Votre messagerie vous permet également de préciser vos horaires de travail, si une personne y est connectée en dehors, un bandeau pourra apparaître pour lui rappeler qu’il n’est plus l’heure. Enfin, un peu plus radical et demandant des connaissances techniques, il est possible d’interdire l’accès par les membres de votre équipe, au serveur ou à l’envoi de mails sur certaines plages horaires et pendant leurs congés.
  • Être vigilant : Vous voyez passer un mail à 22h ? Un collègue vous dit avoir appelé un autre membre de l’équipe censé être en congés ? Il peut être important de rappeler les règles, mais surtout de comprendre les raisons de la non-déconnexion : est-ce un problème de transfert d’information ? De charge de travail ? Il sera nécessaire d’identifier les problèmes d’organisation et de les résoudre.
    Soyez vigilant aussi avec vous-même ! Respectez le droit à la déconnexion de vos salariés, collègues et bénévoles, en ne les sollicitant pas sur leur temps de repos.

Enfin, après tous ces bons conseils, il serait peut-être temps de passer à la pratique et d’éteindre votre ordinateur/smartphone pour vous accorder une "vraie" pause !