Créé par : L'équipe Solidatech
Il s’agissait de réaliser pour la France un état des lieux des connaissances et des usages au sein de notre association mère, TechSoup. Pour les retardataires qui n’auraient pas suivi, voici un récapitulatif maison sur ce fameux « Cloud » qui fait fumer les crânes des analystes technophiles de tout poil. Entre le rapport complet de 88 pages, son résumé en 16 pages pour la France et 23 pages pour comparer les résultats français à ceux du monde, nous nous sommes dit qu’il ne serait pas de trop de vous proposer une synthèse digeste de l’ensemble en moins de deux pages.
Au niveau mondial
Quelques chiffres pour commencer, cette étude s’étale sur 88 pays, 10500 structures, rien que ça. Une écrasante majorité de 90% des personnes interrogées utilisent le Cloud Computing (ou cloud) même si 60% du panel total estime que le manque de connaissance sur le sujet est un frein majeur au développement de cette nouvelle manière d’appréhender le service informatique.
Ce manque d’information sur les technologies du cloud conduit d’ailleurs à d’étonnants paradoxes, on observe par exemple une distorsion entre les questions sur une application précise (ex : Skype) et les questions sur l’usage du cloud pour un type d’applications (ex : la conférence audio).
En outre, les deux premiers leviers d’adoption du « cloud » identifiés sont la facilité de gestion et d’administration des outils, et la faiblesse des coûts engendrés par une migration. Plus de la moitié des décideurs sur la question informatique envisage d’adopter une solution cloud dans les trois années à suivre. Un constat sans appel ?
Pas sûr, l’enquête a révélé également que le cloud reste utilisé marginalement, à hauteur de 26% en moyenne (tombant même parfois pour certaines tâches à 10% comme pour la facturation). 36% des structures indiquent aussi n’avoir aucun plan concernant l’adoption du cloud dans les années à venir. Malgré tout, les organisations utilisent à 91% une application complexe du cloud.
Dernier point de taille, la fracture numérique ne se joue pas qu’en Occident puisque les organisations des pays les plus modestes attestent de difficultés structurelles qui impactent leur adoption du cloud : problèmes liés aux devises étrangères, réseau électrique instable, pas de connexion Internet fiable, réglementations gouvernementales sur le stockage des données à l’étranger.
Et la France dans tout ça ?
Exception culturelle française ? Cela reste à voir : plus faible identification des obstacles (très légèrement), quasi égalité avec les identifications d’avantages et d’inconvénients à la migration des services, même frilosité à passer la majorité des services au cloud, la France est située dans la moyenne des perspectives mondiales et complètement conforme aux tendances européennes.
Pourtant, on observe ça et là quelques variations notables. Par exemple, les décideurs des structures ne sont pas vus comme des freins à l’évolution technologique de ces dernières (moins du quart des réponses contre plus du tiers en Europe et dans le monde). Les outils jugés comme étant les plus attractifs parmi l’offre du cloud sont aussi différents en France :
- En tête les outils de travails collaboratifs
- Ensuite les applications de gestion de comptabilité
A l’inverse, les e-mails sont un type d’application bien moins souvent cités que dans le reste du monde. Autre différence remarquable, l’échelonnement des paiements ne semble pas du tout être un des leviers de migration possible en France (3%), contrairement à la réduction des coûts d’une telle migration (35%) ou à l’accessibilité du cloud depuis le parc informatique déjà présent (26%).
Bon premier des usages cloud, on trouve l’hébergement en ligne, loin devant le reste du monde (46% contre 21% dans le monde et 26% en Europe) preuve qu’une dynamique de développement numérique sur Internet est en cours.
En conclusion, on peut dégager trois enseignements principaux :
- Pour une majorité de sondés, le cloud est déjà une réalité. Mais une réalité floue : un manque d’information béant est inscrit à la fois en frein au développement du cloud, mais aussi dans la définition des attentes, des questionnements qui lui sont liés.
- La France se situe dans la tendance mondiale. Son secteur associatif est traversé par les mêmes interrogations mais certains leviers comme la question des coûts, l’accessibilité et la réponse au besoin de solutions de travail collaboratifs et de comptabilité sont révélés par cette étude.
- Enfin, la fracture numérique reste une réalité que les responsables informatiques des structures doivent affronter, sur la forme (structures, coût, adaptabilité…) comme sur le fond (réticences, culture du numérique, nécessité…).
Pour Solidatech, il s’agit de prendre en compte ces enseignements pour les intégrer dans notre engagement envers nos bénéficiaires. Merci à tous les participants encore une fois, notre travail ne saurait être bien fait sans votre contribution et vos retours d’expériences. Mais nous aurons l’occasion d’en reparler…