« Dans le monde associatif, l’aspect financier est bien trop souvent un facteur décisif et les donations Microsoft nous ont permis de contourner ce problème : nous avons pu équiper nos collaborateurs avec des logiciels actuels et ainsi apporter une réponse aux attentes des professionnels. Les unités centrales dont nous avons fait l’acquisition nous ont permis de mettre en place espaces informatiques »

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Ma première question, est-ce que vous pouvez nous présenter votre structure ?

Julie ZANDOTTI : Je gère le parc informatique de l’association (une peu plus de 300 machines aujourd’hui), la téléphonie fixe et la téléphonie mobile pour l’ensemble des 15 établissements de l’association.
Caroline NÈGRE :  Je dirige le domaine « éducation-loisirs » de l’ADPEP 66. C’est un service qui gère essentiellement des accueils de loisirs sans hébergement en délégation des services publics. Nous gérons également des centres de vacances et des séjours pour enfants et adolescents. C’est un petit service de l’ADPEP 66 puisque nous représentons moins de 10% de l’activité globale de l’association en nombre de salariés. L’activité de l’association est essentiellement tournée vers le médico-social, nous gérons quinze établissements accueillant des enfants et des personnes âgées (nous avons ouverts un EHPAD, un autre devrait ouvrir vers 2014). Nos établissements prennent en charge des enfants et des personnes âgées en situation de handicap social, physique ou psychologique. Notre association compte par ailleurs 360 salariés.


Comment pourrait-on définir vos activités principales, votre « cœur de métier » ?

Le cœur de métier du secteur historique, c’est le loisir. Nous avons été fondés en 1917 pour venir en aide aux orphelins de guerre et leur proposer des séjours de vacances. Au fur et à mesure des années, l’association s’est tournée vers les publics en difficulté au sens large, donc vers le secteur médico-social plutôt que le loisir. Il peut s’agir de jeunes en situation de handicap (des déficients auditif, visuel ou moteur ) pour lesquels un accompagnement par des thérapeutes  est mis en place pour les soutenir dans l’apprentissage de l’autonomie.  Les spécialistes leur apprennent entre autres à gérer la vie au quotidien, l’école et le travail. Nous avons des ordinateurs adaptés pour les déficients visuels,  des systèmes de tablettes et de synthèses vocales pour des déficients moteurs, nous suivons des déficients auditifs, ect …
Il peut également s’agir de jeunes en situation difficile : certains sont placés dans nos structures par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) d’autres par la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse). De manière générale nous travaillons principalement avec les services de l’Etat et bénéficions de financements de l’assurance maladie.

Vous avez commencé à l’évoquer, comment votre structure travaille-t’ elle avec la question du numérique, à laquelle est confronté le monde associatif en général ?

Nos équipes administratives utilisent bien entendu tous les outils numériques et informatiques mis à disposition. Grâce à l’offre Solidatech, nous avons pu renouveler certains matériels, mettre en place des serveurs, des choses que nous n’aurions pas pu acquérir dans le circuit classique. Cela nous a permis de consolider notre  système d’information et de l’étendre. En aval, les thérapeutes et les éducateurs assurent le travail sur le terrain avec les outils informatiques mis à leur disposition et ceux des jeunes (pour certains, l’Etat met à leur disposition des PC) afin de leur apprendre à utiliser le matériel. Nous devons également faire avec les petites « coquetteries » liées aux différents services comme configurer une imprimante braille par exemple.
Pour les déficients moteurs, nous travaillons avec des synthèses vocales ainsi que des tablettes spécialisées. Ces tablettes ressemblent aux jeux de notre enfance, vous avez des panneaux à faire glisser sur la tablette, et en fonction du panneau et de la touche pressée, des sons sont produits puis des phrases. Les possibilités sont nombreuses !
Pour les éducateurs avec les jeunes en difficulté, nous avons pu mettre en place non pas une salle informatique par lieu de vie (certains jeunes sont accueillis et hébergés à l’année) mais au moins un ou deux postes informatiques pour que les jeunes puissent faire leur devoir ou aller sur Internet faire des recherches, accéder à l’information comme n’importe quel enfant pourrait le faire depuis son domicile.


Dans votre activité, la fracture numérique est-elle une problématique récurrente ?

Nous avons des problèmes de compétences, des problèmes de moyens mais  nous vivons avec au jour le jour. La seule réponse que nous avons, c’est le « Système D » ! Nous faisons comme nous pouvons avec les moyens du bord en interne, on essaie de récupérer du matériel, on répare au maximum, on jette très peu… J’ai jeté un CD-ROM de Windows 98 il y a trois semaines seulement. De manière générale il y a beaucoup de récupération. Nos outils sont souvent en décalage avec ce qui se fait à l’extérieur, mais on fait avec.


Pouvez-vous me détailler ce que fait votre structure pour l’accessibilité ?

Dans le service d’éducation visuelle, nous avons deux personnes dédiées aux adaptations. Ce sont des petites mains très méritantes : elles passent leur journées à prendre des livres ou à chercher des informations, des manuels scolaires et à les adapter de manière à ce que les enfants qui sont scolarisés puissent avoir accès à l’information comme leurs camarades qui sont à côté d’eux. Le tout sous des formats différents : livres ou PC, avec des .pdf ou des documents Word, c’est la même chose. Certains travaillent avec des contrastes de noir et de blanc, d’autres des couleurs… Il existe un logiciel pour les déficients visuels qui s’appelle Zoom Text qui est systématiquement installé sur les pc de tous les enfants concernés. Dans un autre registre, nous avons fait l’acquisition de deux tablettes pour le nouvel établissement ouvert en septembre (il s’agit d’une maison de retraite). Nous avons fait le choix de travailler avec ces supports couplés à un serveur central, pour que le personnel soignant  puisse facilement faire leur suivi. Nous essayons d’acquérir les meilleures technologies aux meilleurs prix.


Avez-vous un cas concret récent qui démontre le Système D dont vous faites preuve au quotidien ?

La base c’est que lorsque vous avez deux PC qui ne marchent pas, vous les démontez pour n’en faire qu’un qui fonctionne ! C’est l’approche pragmatique, qui fait que notre service informatique est jonché de composants et de tours éventrées…

Quels seraient les besoins en terme de numériques (logiciels et matériels) ?

Le premier qui me vient à l’esprit, c’est un énorme besoin en contrôle parental. Un contrôle parental efficace, facilement configurable. Dans la mesure où je suis souvent la personne en charge pour ces questions, il faut que le maximum de personnes puisse s’en saisir. Ça nous amène à d’autres besoins comme les logiciels de prises de contrôle à distance, de gestion de parc informatique. Nous dépassons les 300 machines et la gestion des correctifs n’est pas toujours aisée. 
On a aussi, mais on ne sait pas par où commencer une projet de mise en place d’un intranet, une base de gestion de données, de documents. Nous avons quinze établissements et il faut réfléchir à la chose de manière collective d’autant que nous prenons de l’ampleur (ce qui implique des ressources matérielles et logicielles supplémentaires).


Parlez-nous de l’usage des tablettes avec les seniors.

Nous avons un logiciel dédié qui nous permet de faire le suivi de l’usager, de gérer son dossier médical. Le dossier est hébergé en ligne avec toute la sécurisation CNIL qu’il faut. On accède depuis internet à un une application online et  avec un couple login/mot de passe aux fiches des résidents. Là, les soignants peuvent renseigner si tout s’est bien passé, si les résidents se sont levés correctement, s’ils ont pris leurs médicaments, tout ce genre de choses-là. Ces tablettes nous permettent d’avoir un suivi de l’usager toujours à jour. Ça ne parait pas comme ça, mais au quotidien, c’est magique !


Les tablettes sont déjà utilisées ou en phase d’être utilisées par les publics également ?

Je sais que nous pensons à une quantité de choses pour les usages mobiles, mais rapport coût / solidité n’est guère encourageant… Nous avons des publics qui peuvent être assez turbulents, et cela influence nos décisions. Quand le choix de prendre tel ou tel matériel se présente, nous essayons avant son achat d’envisager son cycle de vie : de sa maintenance à sa « survie » le plus longtemps possible parmi nous. Le meilleur exemple est celui de la flotte téléphonique : cela peut être assez délicat à gérer au quotidien : c’est perdu, volé, tombé d’un poche alors qu’on est en haute mer …..


Quels sont les projets que vous prévoyez de mettre en place sur ces questions dans les prochains mois ?

Déjà nous allons migrer le VPN de l’association, ce n’est pas du matériel mais c’est tout de même un gros projet que nous avons. La fédération nationale des PEP nous fait bénéficier d’un accord cadre chez SFR qui nous permet d’avoir des conditions très avantageuses sur la téléphonie fixe, mobile ainsi que sur les accès internet et VPN. Nous avons également à l’étude la mise en place d’une solution de gestion de parc en Cloud.


Un petit mot de conclusion ?

Le programme Solidatech nous a permis de nous équiper à moindre frais et d’apporter un grand nombre de réponses à certaines de nos problématiques. Dans le monde associatif, l’aspect financier est bien trop souvent un facteur décisif et les donations Microsoft (le programme Get Genuine et les licences Office principalement ) nous ont permis de contourner ce problème : nous avons pu équiper nos collaborateurs avec des logiciels actuels et ainsi apporter une réponse aux attentes des professionnels. Les unités centrales dont nous avons fait l’acquisition nous ont permis de mettre en place des espaces informatiques. Les jeunes que nous suivont ont eux aussi maintenant accès à l’information et peuvent se divertir sur la toile.
Merci donc à toute l’équipe de rendre tout cela possible.
 

Propos recueillis par Nicolas de Neef, chargé de communication du programme Solidatech. 

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